Sandrine, Caroline, Anne-Christine et Mathilde ont bien voulu nous faire part de leur expérience respective. À travers les témoignages de ces quatre anciennes Au Pair, découvrez leurs aventures.
Pourquoi partir ?
Aimer les enfants, avoir envie de passer du temps avec eux, de les voir grandir, évoluer… Mais aussi : Vouloir tenter l’expérience d’une année à l’étranger, vouloir apprendre une culture, une manière de vivre… Telles sont les motivations principales des participantes. “Si tu n’aimes pas les enfants, ce n’est même pas la peine d’y songer”, dit Anne-Christine. C’est en effet la condition sine qua none pour partir.
Caroline renchérit : “Il faut aussi savoir s’impliquer, s’intégrer, faire fi de ses préjugés, faire preuve d’ouverture”. Partir au pair c’est donc combiner deux envies : travailler avec des enfants, et vivre ailleurs. C’est par conséquent relever un défi. C’est ce qu’explique Sandrine : “Je me suis prouvée que je pouvais y arriver, que j’étais capable de me retrouver seule, dans un environnement inconnu, loin de mes habitudes ; en fait, j’ai brisé mes barrières, et je me suis enrichie”.
Pourquoi un organisme ?
“Même si on apprend à s’assumer et à régler ses problèmes par soi-même, savoir qu’on est encadrées nous rassure. On n’a pas à rendre de comptes, mais on sait qu’en cas de coup dur, on a du soutien”. Anne-Christine résume là les avantages qu’il y a à partir avec un organisme.
La structure mise en place (famille, conseillers, cours obligatoires, contact avec les anciennes au pair) est très sécurisante. Elle permet aussi de lier contacts et d’entrevoir d’autres horizons. Pour Sandrine, partir au pair ce n’est pas seulement partir à l’étranger, “C’est aussi profiter de toutes les ramifications d’un organisme”. “Grâce à Calvin-Thomas, dit-elle, je suis devenue membre à part entière d’une famille internationale”.
Comment le projet s’élabore-t-il ?
Au départ c’est juste une envie, une idée, un rêve… Anne-Christine nous dit qu’elle a eu connaissance du programme au pair par hasard. Une amie lui avait fait part de ses intentions de partir, elle fut intriguée et voulut en savoir plus : “Premier coup de fil, très bon contact, on m’informe que l’entretien peut avoir lieu dans ma région, que je pourrai partir de province, et qu’il y a des départs programmés pratiquement tous les mois : ça m’a convaincue”.
Mais est-ce seulement le hasard ? N’est-ce pas plutôt une envie profonde qui, tout à coup, prend corps et fait surface ? Sandrine rêvait de partir depuis très longtemps. Elle s’est renseignée auprès des différents organismes, les a comparés et a fait son choix : “Ce qui m’a interpellée avec Calvin-Thomas, c’est qu’au-delà du fait d’être fille au pair, j’ai ressenti qu’il y avait une dimension d’échange culturel”.
Mathilde, quant à elle, évoque le suivi et l’aspect financier : “J’avais envie de partir à moindres frais et j’avais besoin d’être rassurée. Calvin-Thomas proposait un suivi sur place et ce n’était pas cher”.
Savoir qu’on est encadrées nous rassure. On sait qu’en cas de coup dur, on a du soutien…
Le moment de l’inscription…
À la réception du coupon-réponse, un “conseiller” ou un interviewer prend contact avec la candidate. Ils conviennent ensemble d’un rendez-vous pour un entretien de sélection.
Là, Sandrine nous dit avoir eu peur de ne pas être retenue : “J’attendais l’entretien de sélection avec impatience ; j’avais une telle envie d’y aller. Je n’étais pas très sûre de moi en anglais. Après, j’ai dû remplir le dossier ; il faut le faire avec clarté et précision ; on doit témoigner de sa motivation, réunir des pièces (lettres de références, certificats médicaux…), etc. C’est du boulot ; mais si on y croit, pas de quoi s’angoisser”.
À la suite de l’entretien de sélection, les candidates sont informées de leur acceptation au programme par courrier. “Le dossier est retenu. Ouf !” C’est Mathilde qui parle. “La période de recherche de la famille d’accueil est plus ou moins longue, mais dès que l’on reçoit un ou deux coups de fil des USA et que le bureau d’Aix nous confirme notre placement, là, tout va très vite”. “Et là on réalise vraiment que l’on part pour une année entière”.
Place aux préparatifs !
La future participante reçoit, avec le courrier de placement, différents manuels, ainsi que des informations et des indications sur son année à venir. Elle reçoit ensuite les pièces relatives à sa demande de visa.
Caroline, un peu tête en l’air, ou alors vraiment stressée, doit s’y prendre à deux fois : “J’ai dû retourner à l’ambassade des États-Unis – l’édifice est impressionnant – car ils ont rejeté ma demande. Il me manquait une pièce ; j’avais mal lu le courrier de Calvin-Thomas”.
Sandrine sent que l’aventure a commencé. Chez elle aussi le stress monte peu à peu : “On est bien informé, mais je flippais. J’appelais le bureau d’Aix pour les moindres détails, j’avais besoin d’être rassurée”.
Le départ et le stage
Le départ est imminent. Quelques dernières choses à régler, les au revoir aux amis, à la famille. On commence à réaliser vraiment que le chemin sera difficile. Il sera semé d’embûches mais l’expérience sera d’une richesse unique.
Anne-Christine nous conte : “J’ai reçu le billet d’avion une semaine avant le départ. C’était convenu comme ça. C’est la famille d’accueil qui prend en charge le voyage. On nous indique l’adresse de l’hôtel à New-York. On nous communique un tas de pièces”.
Vient l’heure du voyage. “C’était la première fois que je prenais l’avion. Je suis partie de mon petit village, direction Paris, avec à l’épaule le petit sac rouge Au Pair. J’ai transité par Londres. 8 heures plus tard, j’ai vu se dessiner les hauteurs illuminées de New-York”. L’excitation est à son comble. Atterrissage, bagages, douane. “À l’aéroport, d’autres petits sacs rouges s’agglutinaient vers la sortie”. “Le bus était là, on est montées dedans, direction l’hôtel”. “La fatigue s’est vite faite sentir, mais on n’y pensait pas. À l’hôtel, on nous a expliqué le déroulement du stage”. “Des conférences tous les jours, une visite de New-York, et puis on a repris l’avion pour rejoindre nos familles d’accueil”.
Mathilde trouve le stage trop long : “Beaucoup d’heures, il faut être concentrée tout le temps, et en plus, c’est tout en anglais !”.
Les souvenirs de Sandrine sont autres : “C’est un véritable échange que tu vis ; tu rencontres des filles qui viennent d’Italie, de Finlande, de Norvège, d’Espagne, d’Allemagne, d’Afrique du Sud ; et j’en passe. Je me suis sentie internationale, une sorte de représentante de la paix dans le monde.
Le séjour
“Au départ, j’avais peur que ça ne marche pas avec la famille, qu’on ne s’entende pas. Mais, une fois sur place, je me suis raisonnée en me disant qu’ils m’accueillaient, qu’ils m’attendaient et que leur but au fond était d’élargir leur foyer”.
Les deux premiers mois sont en général les plus difficiles. C’est la période où l’on apprend à se connaître, où l’on se découvre. Anne-Christine l’a bien compris : “À ce stade, la communication est très importante. Si l’on ne se parle pas à cœur ouvert, comment peut-on développer une confiance mutuelle ? Pour dépasser cette délicate période d’adaptation, il faut savoir s’impliquer”.
Il faut aussi prendre ses marques et apprivoiser son nouvel environnement… Surtout les enfants. Pour Mathilde, c’est un point délicat : “Il y une grosse différence quant aux principes d’éducation entre la France et les USA. Il faut réussir à s’accorder avec les parents. C’est parfois difficile”. Caroline n’a pas eu ce problème : “Au bout de quelque temps, j’étais totalement à l’aise dans ma famille. Mes relations avec les enfants étaient empreintes de chaleur et d’affection”. “À l’extérieur, je me suis fait de très bon amis – américains ou européens – ; j’ai découvert la ville, la région, le pays, la mentalité. « Thanksgiving », par exemple, c’est génial”.
L’année s’écoule dès lors à très grand pas. Des liens forts se créent qui laissent présager des séparations difficiles.
Sandrine et Anne-Christine ont toutes deux changé de famille. L’entente n’était pas si solide : “Le placement en famille c’est une équation à deux inconnues : on peut faire des efforts des deux côtés et ça peut ne pas coller. Avec ma seconde famille, ça a marché tout de suite. Ce fut un bonheur”. “Moi, dit Sandrine, le fait de changer de famille m’a enrichie, j’ai surmonté un problème sans lâcher prise. J’ai l’impression d’avoir vécu une double expérience en une seule. J’ai connu une autre ville, une autre façon de vivre, une autre religion. C’est quelque chose en plus”.
Parfois, les jeunes filles au pair sont confrontées à la solitude : “Moi, j’ai eu le cafard au bout de très peu de temps, mais j’ai su utiliser ce que l’organisme mettait à ma disposition : on est tenu de prendre des cours – c’est l’occasion de se faire des amis. Le conseiller local nous propose des activités, et on est tenu d’assister au meeting mensuel — c’est l’occasion de rencontrer les filles au pair de ta région et de discuter”.
Le treizième mois
Le treizième mois, Caroline a économisé sur ses 139 $ par semaine pour s’offrir un voyage à travers les US. Elle en est revenue avec 5 gros albums photos, une tête pleine de souvenirs et de moments inoubliables. La dimension de l’échange se retrouve partout.
En guise de bilan
Sandrine sait qu’elle retournera là-bas. Elle sait aussi qu’elle a des amis dans le monde entier, que maintenant son univers s’est élargi… Mathilde, elle, à déjà revu ses copines “au pair”. Elles ont programmé une semaine en Italie, histoire de prolonger le voyage… Caroline, de son côté, retourne aux US dès qu’elle en a l’occasion. Elle ira aussi en Espagne, en Hongrie. Elle a pris goût au voyage… Anne-Christine, quant à elle, projette de bosser à l’étranger. “Maintenant c’est si facile !” dit-elle. Et pourtant, avant son séjour, elle était sûrement la plus inquiète et la plus timide !