Un an en tant qu’Au Pair, le témoignage de Laetitia et Florence

23 septembre 2019

Laetitia et Florence ont quitté la France en février dernier pour rejoindre les États-Unis. Elles y séjournent une année, dans le cadre d’un séjour au Pair. Nous effectuons en leur compagnie un petit survol du programme, de ses enjeux et de ses atout.

Comment l’aventure Au Pair a-t-elle commencé ?

Florence – Cela faisait bien trois quatre ans que j’avais en tête de partir au pair. Mon truc, c’était d’apprendre l’anglais, et de m’éloigner aussi. Mais je ne me voyais pas partir comme ça, sans point de chute et sans attaches, j’avais besoin d’être entourée. J’ai tout de suite pensé que la structure familiale était l’idéal. Elle me paraissait à la fois agréable et rassurante. Et comme j’aimais bien m’occuper d’enfants… la formule au Pair s’est imposée d’elle-même.

Laetitia – Moi, j’étais en maîtrise de LEA et je sentais que pour l’anglais il me fallait aller vivre à l’étranger. En tant qu’étudiante, cela me serait revenu très cher. Et je craignais les programmes où on ne se retrouve qu’entre étudiants étrangers. Quitte à faire une coupure, je préférais essayer vraiment autre chose. L’immersion en famille me paraissait être la bonne solution. Et financièrement c’était intéressant.

Florence – Je disais que j’avais ça en tête mais je ne sais pas si je me serais décidée si deux événements majeurs n’étaient pas intervenus. Premièrement, j’étais un peu en échec au niveau des études : je venais d’arrêter successivement ma première année de droit et ma première année d’études de tourisme. Je ne savais plus trop quoi faire ! Et, par-dessus le marché, mon copain partait dans le sud pour faire ses études. Je ne pouvais pas le suivre. Alors je me suis dit : “Lui, il part… et bien moi, je vais partir encore plus loin !”

Pourquoi et comment avez-vous choisi le programme Au Pair de Calvin-Thomas ?

Laetitia – J’ai été voir sur Internet. J’ai demandé la brochure de Calvin-Thomas et celle d’Au Pair in America. Celle de Calvin-Thomas est arrivée en premier, c’était la plus claire et la plus complète, elle me plaisait plus, je crois.

Florence – Moi j’ai comparé tous les organismes sur le net. Calvin-Thomas était le mieux expliqué, je crois que c’était le plus intéressant (salaire, congés, etc). J’ai demandé une dizaine de documentations… Calvin-Thomas était le plus attractif, mais je ne me souviens plus des autres.

Décrivez-nous le parcours jusqu’au départ ?

Florence – Tout a été assez vite pour moi. J’ai entamé les recherches début août ; fin août, j’ai envoyé ma candidature. En septembre, j’ai passé l’entretien et j’ai fait mon dossier. En octobre j’étais acceptée. En novembre, j’avais ma famille. La première famille qui m’a appelée, j’ai dit “ou”. Il faut dire que j’avais très envie de m’occuper de jumeaux (je l’avais d’ailleurs laissé entendre dans ma lettre de présentation) et c’est ce qu’ils me proposaient. Le plus long ça a été d’attendre le départ… donc la naissance des deux jumelles dont je devais m’occuper !

Laetitia – On m’a envoyé le dossier en mai, je l’ai rempli. Mais j’ai perdu du temps, parce que je suis partie en Italie durant l’été. À partir d’octobre, plusieurs familles m’ont contactée, mais ça ne s’est pas fait. La famille qui m’a choisie m’a appelée en décembre. J’étais placée dans Chicago, downtown. La famille est même venue me voir avant mon départ. C’était à l’occasion d’un voyage qu’ils faisaient en Europe.

démarches pour devenir au pair
Durant tout le parcours pour devenir jeune fille au pair, Calvin-Thomas est au côté des participants pour les aider dans leurs démarches.

Le jour de votre départ, quels sentiments vous habitaient ?

Laetitia – J’avais un peu peur de ne pas m’adapter, de ne pas m’entendre avec les gens.

Florence – Je n’avais pas d’appréhension, pas de peur particulière, sinon celle de m’éloigner des miens. J’avais plus peur de ce que je perdais (du manque) que de ce que j’allais trouver (la nouveauté). J’étais très excitée à l’idée de voir New York. Je me rappelle que dans l’avion, je n’ai pas été vers les autres filles au Pair. Je voulais garder ça pour moi

Ce stage était-il intéressant ? Était-il formateur ?

Florence – J’ai une bonne expérience des enfants puisque ma mère est assistante maternelle et depuis que je suis petite, je baigne dans cette atmosphère- là… mais j’ai appris des choses durant ce stage, notamment sur les différentes façons d’aborder le travail en fonction de l’âge des enfants dont on s’occupe. C’est très utile, car beaucoup de jeunes filles au pair changent de famille et doivent donc s’adapter à un autre environnement de travail, avoir une autre approche.

Laetitia – C’était dense, très dense. On a des cours de 8 heures du matin à 6 heures du soir. C’est du vrai travail. Mais sinon c’est bien. J’ai appris des choses au niveau des soins d’urgence par exemple, ou de l’éducation des enfants aux US (qui est très différente de l’éducation en Europe).

Florence – La formation est bonne. De ce côté-là, il n’y a rien à dire. Mais il faut conseiller aux futures participantes de sortir le soir, d’aller voir Manhattan, de se promener, de ne pas hésiter. Sinon on passe cinq jours sans voir grand chose.

Parlons de l’expérience Au Pair en elle-même. Où habitez-vous ? Qui vous accueille ?

Florence – Je suis à Saint-Louis, dans le Missouri. Au début quand j’ai eu mon placement (et même pendant le stage quand je comparais avec les autres françaises) j’ai pensé : “Qu’est-ce que c’est que cette ville, ce trou paumé, etc.”. Aujourd’hui, j’adore Saint-Louis. C’est loin d’être une ville inintéressante (c’était la première ville américaine à la fin du XIXè !). Maintenant, c’est ma ville. Je ne regrette pas du tout. Côté famille, ça roule aussi. Je m’occupe donc des deux jumelles de 3 mois et de Margo, qui elle a quatre ans. La famille m’a accueillie à bras ouverts, avec les ballons, les pancartes… ils m’ont tout de suite considérée comme un membre à part entière. La petite de quatre ans a eu un peu de mal à m’accepter car elle a vu arriver quasiment en même temps deux sœurs et une nounou ! Maintenant, c’est parfait !

Laetitia – Je m’occupe également de jumeaux. Ils ont quatre ans. Les parents sont très sympas. La mère est professeur de psychologie à la fac et elle a son propre cabinet. Le père est publicitaire, il a sa propre entreprise. Je vis dans un immeuble de trois étages. L’appartement occupe les trois étages. Ma chambre est au troisième. C’est bien grand. Et puis Chicago est une ville magnifique. C’est génial.

Je ne crois pas avoir regretté une seule fois de m’être lancée dans cette aventure. Humainement, c’est une grande expérience.

Après trois mois aux USA, donc au tiers du parcours, pouvez-vous dresser un premier bilan ?

Laetitia – Ça se passe très bien avec tout le monde. Humainement, c’est une grande expérience. Au début avec les deux jumeaux, ce n’était pas toujours facile, je crois qu’ils me testaient, comme le font tous les enfants. Mais aujourd’hui, je ne vois que du positif. Je vois beaucoup de filles au pair autour de moi qui ont eu de vrais “coups de blues”, mais pas moi… Même si le premier mois, c’est vrai que c’est difficile.

Florence – Globalement c’est parfait. Je ne crois pas avoir regretté une seule fois de m’être lancée là-dedans. Mais ça demande un vrai effort d’adaptation. Je suis la première fille au pair dans cette maison, et je crois que, pour tout le monde, cela implique beaucoup de changements. Même moi, je suis surprise de certaines choses.

Comme quoi ?

Florence – Le planning par exemple. Il change tout le temps. Tous les dimanches, on établit mon planning hebdomadaire. Mes horaires varient beaucoup d’une semaine à l’autre, en fonction notamment des jours où les jumelles vont à la crèche. Je les garde deux jours par semaine toute la journée. Ces jours-là, je termine vers 17h30. Les autres jours, je travaille le matin et en fin d’après-midi. Mais le rythme me convient, même si je sais qu’il y a d’autres filles qui ont beaucoup moins de travail. Je crois que tant que les gens n’exagèrent pas, il ne faut pas compter. Si vous commencez à vous dire : “Je ne prends pas le petit dans mes bras parce que j’ai fini mes heures”, vous êtes mort.

On vous sent fières de vous être engagées dans ce projet ?

Florence – Fière ce n’est pas le mot. J’ai simplement l’impression d’être à ma place. D’avoir fait ce que j’avais à faire. Je savais que j’étais capable de le faire et je l’ai fait, voilà ! Hier, la mère m’a dit : “Ça fait trois mois que tu es là. Je ne me souviens même plus comment c’était avant ta venue”. Ça m’a fait plaisir. Je me sens utile.

Florence – Je dirais tout simplement que je suis contente de l’avoir fait.

Pensez-vous qu’une telle expérience est jouable si on n’est pas passionnée par les enfants ?

Florence – Passionnée, je ne sais pas, mais il faut aimer s’occuper d’enfants, c’est certain.

Laetitia – Il faut tout de même beaucoup de patience. Si on n’aime pas s’occuper d’enfants, on tient peut être un temps, mais pas un an. Ce n’est pas possible.

s'occuper des enfants en tant que jeune fille au pair
S’occuper des enfants est au cœur des activités de la jeune fille au pair.

Depuis votre arrivée, qu’avez-vous appris ?

Laetitia – À être patiente justement. À composer avec ce qui se présente. Ici, j’ai compris qu’il fallait accepter les autres systèmes, les autres façons de faire.

Florence – En anglais, je crois que c’est “tout bénéfice”. Et puis il y a une chose que j’apprécie tout particulièrement, c’est de suivre l’actualité française et internationale depuis l’étranger. Le regard est autre, c’est marrant et c’est passionnant.

Laetitia – Côté anglais, il y aussi les cours obligatoires. Je les prends au Truman en ESL (“English as a second language”), 2 heures par jour, du lundi au jeudi. On fait de la grammaire, du vocabulaire, le prof est sympa, les textes sont intéressants. Mais pour moi qui ai étudié l’anglais en fac, c’est parfois un peu juste. À partir de septembre, j’essaierai de prendre des cours supplémentaires (Littérature américaine et Histoire de Chicago). Ce sont des cours pour les Américains, ils sont payants, mais ça devrait être plus formateur.

En revenant en France, que ferez-vous ?

Florence – Je ne veux pas penser à ça pour l’instant. Je suis trop attachée aux jumelles. J’envisage d’ailleurs de “signer” pour six mois supplémentaires (N.D.L.R. : au terme de la première année, le séjour au pair peut être prolongé de six mois ou un an). Après je rentre. Et je crois que je vais essayer d’être hôtesse de l’air ; pas pour la vie, mais pour un moment. J’en ai envie depuis longtemps.

Laetitia – Moi, je continue mes études, je finis ma maîtrise (mon mémoire), et après je veux être traductrice. Au niveau oral, j’ai déjà beaucoup progressé ici. Je pense que ça va m’être très utile.  

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